indépendance professionnelle

De plus en plus de Français souhaitent accéder à l’indépendance professionnelle, et contrairement à une idée reçue, ce rêve n’est pas hors de portée. Auto-entrepreneur et freelance sont les deux statuts les plus courants et ils sont d’ailleurs souvent confondus. Pourtant, les deux présentent leurs propres caractéristiques, avantages et inconvénients, à découvrir dans cet article.

L’auto-entrepreneuriat, un régime simplifié

Le micro-entrepreneur est le dirigeant de son entreprise individuelle. Cela implique de créer une société, mais le régime obéit à des règles simplifiées. L’inscription est simple et se fait en ligne sur le portail auto-entrepreneur ou le Guichet Entreprises. Elle doit cependant être suivie par l’immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) pour tout projet de lancement d’une activité :

  • commerciale ;
  • artisanale ;
  • ou industrielle.

Les formalités sont gratuites et il n’est pas nécessaire d’avoir un capital social. Éventuellement, le créateur peut se faire accompagner par un spécialiste, moyennant honoraires. L’activité est en franchise de TVA si le montant de son chiffre d’affaires hors taxes (CA HT) au titre de l’année N-1 ne dépasse pas  :

  • 34 400 € pour les activités de prestations de services ;
  • ou 36 500 € si le CA HT de l’année N-1 se situait en dessous de 34 400 €.

Ces plafonds sont respectivement de 85 800 € en N-1 et 94 300 € en N-2 pour les activités de vente de biens. Le taux applicable pour les cotisations sociales est fonction du chiffre d’affaires effectivement réalisé. L’exonération est donc totale si l’auto-entreprise n’a rien facturé au cours de l’exercice. Il est possible d’exercer un emploi salarié tout en ayant une activité professionnelle en tant qu’auto-entrepreneur ou freelance informatique. L’auto-entreprise peut prétendre à différents types d’aide (financière, accompagnement) octroyés par :

  • le Conseil régional ou départemental ;
  • certaines associations ;
  • les chambres du commerce et de l’industrie (CCI) ;
  • les chambres de métiers et de l’artisanat régionales.

L’auto-entrepreneur peut, sous condition, conserver ses allocations chômage versées par Pôle emploi. Selon les profils, une exonération de charges sociales peut être accordée la première année d’activité au titre de l’Aide à la création et à la reprise des entreprises (ACRE).

Le régime de la micro-entreprise convient pour une activité artisanale, commerciale ou libérale, mais exclut les métiers réglementés (médecins, avocats, notaires, activités relevant de la TVA immobilière, etc.).

Néanmoins, le statut d’auto-entrepreneur n’est pas totalement dépourvu d’inconvénients. Il ne doit pas dépasser un certain plafond de CA HT fixé à 176 200 € par an pour les activités d’achat et revente de marchandises et prestation d’hébergement et 72 600 € par an pour les prestations de services et professions libérales. Tout dépassement sur deux années consécutives entraîne la perte du statut de micro-entrepreneur et impose le basculement automatique vers le régime classique de l’entreprise individuelle ou la création d’une société. Les frais de gestion ne peuvent être déduits de l’assiette de calcul de l’impôt sur le revenu. Si l’activité choisie requiert des investissements lourds et des frais de fonctionnement élevés, le statut d’auto-entrepreneur est déconseillé. Il doit être affilié à la sécurité sociale des indépendants et n’est pas couvert par l’assurance chômage en cas d’arrêt d’activité. L’auto-entrepreneur a des obligations déclaratives :

  • le chiffre d’affaires (même s’il est nul) chaque mois ou trimestre pour le calcul des impôts ;
  • cotisations sociales et autres taxes ;
  • et la TVA pour ceux qui ont renoncé au régime d’exonération.

Son patrimoine personnel peut être engagé dans l’éventualité de difficultés financières liées à la micro-entreprise.

Le freelancing

Le freelance propose des prestations dans un domaine spécifique à des entreprises ou à d’autres professionnels. Il peut exercer en tant qu’entrepreneur individuel au régime normal, en tant que dirigeant de sa propre société ou en tant qu’auto-entrepreneur. Il peut également utiliser successivement différents statuts (freelance, CDD). Ce statut confère une grande liberté au travailleur, mais la sécurité est très limitée. D’une part, à l’inverse du micro-entrepreneur, il ne peut protéger ses biens fonciers non affectés à son métier d’une saisie. D’autre part, le freelance ne peut pas être salarié en parallèle de son activité d’indépendant, avantage qui est pourtant accordé à l’auto-entrepreneur. Il ne peut donc prétendre aux droits sociaux, sauf s’il opte pour le portage salarial. Cette forme d’emploi donne en effet droit à une couverture sociale étendue :

  • assurance maladie ;
  • complémentaire santé ;
  • cotisation aux régimes de retraite de base et complémentaire ;
  • indemnité chômage.

En même temps, ils jouissent d’une grande liberté dans le choix des clients et la gestion de leur temps. Enfin, en contrepartie d’une commission, la société se charge de toutes les questions administratives, comptables, fiscales et juridiques. Le consultant salarié porté peut ainsi se concentrer sur ses prestations et son développement commercial.

L’avantage de ces statuts pour démarrer une activité indépendante

Pour lancer son activité, le statut d’auto-entrepreneur donne droit à un régime fiscal et social attractif, mais le chiffre d’affaires est limité, freinant de fait la croissance de l’affaire. Un bon compromis consisterait à se lancer en tant que micro-entrepreneur pour la sécurité et d’en faire un tremplin vers l’indépendance. Il s’agit donc d’une solution efficace pour tester une activité ou compléter ses revenus. Pour les professionnels ayant une expertise recherchée et une solide expérience, le freelancing peut être envisagé dès le départ. Ayant de fortes chances de décrocher régulièrement des missions et de pratiquer un tarif élevé, ils n’ont aucun intérêt à s’imposer des restrictions sur leurs revenus potentiels.

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