Constituer des blagues n’est peut-être pas le meilleur moyen de rallier votre public à votre cause

Une hypothèse populaire implique qu’un orateur doit commencer son discours en racontant une blague, pour mettre les auditeurs dans une ambiance optimiste et capter l’attention instantanément. Comme beaucoup d’hypothèses répandues, celle-ci est fausse. Voici trois bonnes raisons de ne pas commencer votre discours en racontant une blague.

 

  • première raison : votre blague pourrait offenser l’auditoire. Après tout, la plupart des blagues n’ont-elles pas un  » bouc émissaire « , qui devient la cible de vos moqueries ? Souvent, le bouc émissaire est un groupe – géographique, ethnique, de sexe ou d’âge. « Mais », répondez-vous, « le public auquel je m’adresse ne comprend personne du groupe dont je me moque ». Peut-être pas, pourtant, certains membres de votre public peuvent nourrir une forte sympathie pour le groupe que vous ciblez. Le résultat : vos coups de gueule vous alièneront immédiatement ces auditeurs et vous aurez peu de chances de regagner leur attention. Lors d’un déjeuner de club civique, un orateur a lancé son discours avec une blague de mauvais goût. À sa grande surprise, une femme membre du club s’est approchée du micro après qu’il se soit assis et a déclaré assez sévèrement : « Je sais que je parle au nom de beaucoup d’entre nous lorsque je dis que la blague de notre orateur invité était offensante et totalement inappropriée pour notre groupe ». Bien que les réactions négatives puissent ne pas devenir vocales comme cela, même la gêne et le ressentiment silencieux établiront des barrières que vous ne pourrez pas supprimer ;

 

  • deuxièmement : votre public pourrait ne pas aimer la blague. Possiblement, ils ne la comprennent pas, ou vous bâclez la chute. Au lieu de rires, vous générez des regards vides. Une perturbation audible commence lorsque les membres du public se mettent à murmurer entre eux :  » Explique-moi celle-là !  » ;

Les fans de Johnny Carson se souviennent de l’un de ses atouts les plus remarquables : sa capacité à se remettre d’une blague qui a fait mouche, en se moquant de lui-même, parfois avec quelques pas de danse ou en tapant sur le micro pour faire croire que le public n’avait pas entendu sa blague. Pourtant, la plupart d’entre nous n’ont pas le sang-froid nécessaire pour manœuvrer de manière aussi créative. Nous devons supporter l’absence des applaudissements et des rires auxquels nous nous attendions.

 

  • troisièmement : raconter des blagues n’est peut-être pas votre point fort. Oh bien sûr, vous pouvez faire des blagues et entendre les rires rauques de vos copains de golf ou de déjeuner, que vous connaissez depuis des années. En fait, vous échangez tous des blagues facilement et fréquemment. Votre succès dans ces contextes informels pourrait vous amener à supposer que vous êtes un amuseur-né.

Par contre, le maniement des blagues avec un groupe de personnes que vous ne connaissez pas est très différent. L’ambiance conviviale standard qui existe entre vos amis les plus proches est absente. Vous devez gagner la crédibilité de vos auditeurs et non pas vous appuyer sur l’estime qui a grandi au fil des années d’association. Réfléchissez aux fois où vous avez essayé de faire des blagues lors de vos interventions. Le jeu en valait-il la chandelle ? Avez-vous ressenti trop de tension en vous inquiétant d’un éventuel échec ? Ou avez-vous été l’un de ces rares présentateurs qui accomplissent le proverbial « les faire rouler dans les allées » ? Évaluez, en toute franchise, si la plaisanterie est votre point fort. Affronter honnêtement vos limites pourrait éviter les échecs oratoires qui font dérailler votre message.

 

 

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