Lancé depuis une chambre d’étudiant de Stanford en 1995, Google s’est transformé en une machine à gagner de l’argent. Découvrez comment cette entreprise peu conventionnelle est devenue le plus grand acteur de la recherche sur internet.  Une société internet réussit enfin à vraiment bien faire les choses sans compromettre sa culture de dortoir et son chef Grateful Dead. Google est l’une des rares entreprises qui ont compris comment s’enrichir grâce à Internet. Fier de sa politique d’entreprise, vous ne trouverez pas de cravates ni de costumes au siège de Mountain View, en Californie. À l’intérieur du siège sont agencés des canapés, des grosses balles, des déjeuners gratuits, des médecins sur place, des espaces de massages et une garderie, un baby-foot, des instruments de musique et des parties de roller hockey deux fois par semaine sur le parking. Cerise sur le gâteau, les employés chargés du développement chez Google sont tenus de consacrer un jour par semaine, soit 20 % de leur temps, à des projets annexes de leur choix. 

 

Une monétisation stratégique efficace

Google a d’abord électrisé le monde en ligne en créant le meilleur moteur de recherche du web. Les résultats de recherche rapides comme l’éclair et le plus souvent précis de l’entreprise ont propulsé Google en tête de la course aux moteurs de recherche, ce qui n’est pas une mince affaire si l’on considère que la recherche est la deuxième activité la plus courante sur internet, juste après l’utilisation du courrier électronique. Les internautes effectuent désormais plus de 200 millions de recherches par jour sur Google.

Google a trouvé un moyen de tirer profit de son utilisation généralisée en monétisant la recherche. En effet, le géant du web a commencé à placer des annonces payantes à côté des résultats de recherche gratuits. Les chercheurs étaient d’accord avec cette stratégie, les spécialistes du marketing ont adoré. Le programme Google AdWords a attiré 175 000 annonceurs. Les annonces de recherche payantes ont fourni à Google un flot d’argent. Selon les documents déposés auprès de la Security and Exchange Commission dans le cadre de la préparation de la société à son introduction en bourse, Google est assez rentable. En 2003, la société a réalisé un chiffre d’affaires de 1,5 milliard dollars. Le bénéfice sur ce chiffre d’affaires a été de 106 millions de dollars. Pour le premier trimestre 2004, la société a enregistré 390 millions de dollars de recettes, avec des bénéfices de 64 millions de dollars. Google naviguera facilement dans le club des milliards de dollars cette année.  

 

D’un dortoir de Stanford à Wall Street

Google a été lancé dans le dortoir de l’université de Stanford par deux étudiants ingénieurs diplômés : Sergey Brin et Larry Page, en 1995. Comme tout bon lancement dans une chambre d’étudiant, Google est devenu trop grand pour le dortoir, alors ses deux inventeurs ont déménagé dans un garage à Menlo Park, en Californie. Le garage était entièrement équipé d’une machine à laver et d’un sèche-linge, d’un jacuzzi et d’une place de parking pour le premier employé de la société, Craig Silverstein, aujourd’hui directeur de la technologie de Google. Sergey et Larry récolteront le fruit de leurs efforts lorsque la vente des actions de Google les rendra milliardaires. En pleine forme, les fondateurs font un pied de nez à Wall Street même s’ils offrent des actions. En effet, la société mettra ses actions en vente afin que les petits investisseurs puissent acheter aussi facilement que les grands acteurs. Les fondateurs ont également créé deux catégories d’actions, les actions avec droit de vote restant la propriété de la direction. Cette démarche vise à isoler la direction de la pression des bénéfices trimestriels.

 

Des projets de taille 

Au cours de ses neuf années d’existence, l’entreprise s’est obstinée à respecter des principes non commerciaux. L’une des devises de son entreprise est :  » Vous pouvez faire de l’argent sans faire de mal.  » Un autre adage dit aussi :  » On peut être sérieux sans costume.  » Pourtant, même avec son côté sympathique et flou, Google peut se révéler astucieux. La recherche étant désormais bien monétisée, Google cherche à monétiser la plus grande utilisation du net : le courrier électronique. Ils ont commencé à tester Gmail en version bêta le 1er avril. Il s’agit d’un service de messagerie gratuit qui sera ouvert au public dans le courant de l’été. Chaque utilisateur disposera d’un gigaoctet de stockage, ce qui est énorme pour une messagerie gratuite. Toutefois, il existe un risque, un piège de taille : les robots de Google vont parcourir votre courrier électronique personnel et placer des publicités à côté du contenu. Ainsi, si vous indiquez que vous vous rendez dans le Vermont pour un week-end, vous recevrez une publicité pour une chambre d’hôte locale dans votre courrier électronique. Innovant ? Bien sûr. Envahissant ? Et comment, mais bon sang, c’est gratuit ! Vous pouvez également parier qu’il y aura beaucoup d’autres idées bizarres venant de cette foule. Le dépôt de la SEC révèle que la société prévoit d’injecter un quart de milliard de dollars dans les dépenses d’investissement cette année, un autre coup de poing dans la face des acteurs de Wall Street qui frémissent devant les dépenses d’investissement profondes. Après que Google aura acheté quelques serveurs et grosses balles supplémentaires, le solde sera consacré au développement de projets farfelus issus des 20 % de temps de jeu.

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